Se sentir inutile, faible, ne pas croire en soi même, voila la pire bêtise qu'il soit possible d'imaginer.
Que répondre face aux échecs qui jalonnent toutes les vies ?
Tout laisser derrière soi, être guidé par le destin, partir seul pour un combat au dénouement incertain.
Après un dernier passage à la maison de guilde, laissant un simple mot d'absence, je pris le chemin d'Amakna.
Je ne peux pas encore vous parler des deux premières semaines de mon voyage, un autre jour peut-être. Ces sombres jours où j'ai enfin trouvé un but différent.
Je m'égare ...
Une de mes sources m'a racontée qu'un vieux trésor se trouvait dans un navire pirate maudit. Ce bateau se trouvait et se trouve encore dans les marécages, échoué sur la terme ferme.
Après plusieurs heures de route avec ma dragodinde, j'arrive à Sufokia, belle ville domptant l'immense étendue liquide. De la j'ai embarqué sur un voilier, en direction de l'île d'Otomaï. Le voyage se passe sans trop de difficultés, et je met pied à terre dans le village côtier. Après quelques préparations, je retrouve une amie ayant une dette pour moi, elle m'avait préparé un scarafeuille pour faciliter le reste du chemin. Une fois arrivé dans le nord de l'île, je finis la route me séparant des marécages au dos de ma monture.
Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour retrouver le bateau.
Malgré le trou béant sur le côté du navire, celui ci est imposant, je n'arrivais pas à l'imaginer lorsqu'il était encore en état de flotter. Ni quel vaillant pirate était le capitaine.
Le travail fut vite réglé, au bout du compte, ce n'était pas si dur que ça pour une relique ancienne de la piraterie.
Repartant de bonne humeur, je me retrouve nez à nez avec celui qui aller faire changer la donne.
Un Roissingue entouré de plusieurs monstres des marécages m'ont remarqué. Ah, ce monstre dégoutant impose le respect et respire de puissance. Constitué d'une matière noire envellopée dans des étoffes bleu. Une magnifique couronne dorée sur ce qui semble être sa tête. Je n'avais pas vraiment le temps de l'observer, mais il était impressionant.
Je reprit mes esprits, puis m'élance sur un bourbassingue qui ne fit pas long feu sous les coups puissants de mes dagues.
Je devais me faire une évidence, ce combat est perdu d'avançe. Je disperse mes adversaires, puis j'invoque un chafer pour couvrir ma fuite. Un regard en arrière, le chafer est entre les griffes du Roissingue. L'invocation ne démord pas et frappe sans but son attaquant. Le monstre serre fortement, les frêles os du chafer se brisent dans un bruit de carnage ... Je suis de plus en plus loin, je vais enfin réussir à sortir de ce piège. C'est le sourire aux lèvres que je m'engage sur le pont séparant les marécages à la plage. Et c'est avec une peur sans nom sur le visage que je suis saisi par un tourbassingue qui m'emporte au fond des sombres marais. Je me défend à l'aveuglette jusqu'à ce que le monstre lâche prise, je remonte à la surface, au beau milieu du marais, perdu et sans repères.
Je nage comme il m'est possible de la faire dans une obscurité presque totale. J'ai perdu la notion du temps, mais je suis persuadé que cette durée fut une éternité. Finalement, je heurte un poteau en bois, j'arrive à me hisser hors des marais sur ce qui semble être un pont. Mes yeux ont du mal à s'habituer à la lueur anormale de ce lieu marécageux.
Horreur, je comprend enfin où je suis, et surtout, face à qui ...
L'horrible Kralamoure Géant ! A ce moment, je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour mériter ça ...
Ce tas de ventouse me remarque et ses yeux monstrueux me fixent. Manqué pour la fuite ...
Je crois bien que c'est la fin ...
Ses tentacules prennent une posture inquiétante. Quelque chose est sur, je ne mourrai pas sans combattre. J'invoque ma monture et je charge sans grande conviction.
Chaque pas de ma dragodinde me rapproche de cette abomination. Je pense à Edsuulen, mon fils, que deviendra t'il si je meurt ? Et Ninette, comment apprendra t'elle ma mort ? Et la guilde, voila les remords d'un idiot qui pensait manquer de pouvoir et de puissance. Comprendre qu'il ne faut jamais plus que ce qu'on a déjà. Pourquoi je ne l'avais pas compris avant ?
Trop tard, je suis face à un monstre sans pitié, et le temps n'est pas se lamenter, mais plutôt à survivre.
Je suis à portée, je frappe de toute la force qui me reste, je déchaine mes coups comme jamais je n'aurai pu le faire avant ...
Les tentacules m'enlacent dans un adieu ...
Ma vie n'a pas défilée devant mes yeux, la mort ne voulait surement pas encore de moi, la douleur était grande, mais pas plus que l'impression d'être un boulet ...
Je ne me rapelle pas de ce qui c'est passé, je me suis retrouvé sur la plage d'otomai, mes dagues tachées d'encre ... Je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais plus parler. Je fut soigné dans une auberge pendant une semaine. Une fois entièrement rétabli, j'ai aidé la famille de taverniers qui m'avaient sauvé, et ce pendant plusieurs semaines. Enfin j'ai décidé de redonner signe de vie. J'ai perdu beaucoup de cette absence, mais j'ai trouvé la réponse à ma question ...
Que répondre face aux échecs qui jalonnent toutes les vies ?
Il n'y qu'une seule réponse à la défaite, et c'est la victoire.
[hrp : ce texte se situe pendant mon absence du jeu, pour ne pas laisser un trou ^^
C'est aussi l'occasion de "remettre le pied à l'étrier"
Le proverbe qui sert de morale a été écrit par Winston Churchill ]