Je n'ai pas l'age encore d'écrire mes mémoires l'ami ! Et pourtant vous me demandez de raconter ma vie. Vous allez être déçu, croyez moi, c'est une histoire banale, pas de quoi casser trois pattes à un boufton. Mais soit, si vous insistez .....
Mes parents prétendaient descendre de ce bucheron, qui le premier, fut abordé par la Déesse, et qui de la douleur à lui même infligée fit une force. Je n'en crois, évidemment, pas un mot. Tout un chacun dans le village en disait autant, cela aurait fait beaucoup de descendants à ce vénérable ancêtre. Pour respecter cette tradition, ils étaient bucherons, enfin mon père, comme la quasi totalité de nos voisins. Ma mère quant à elle, préférait filer la laine et chanter des chansons, ce qui dans ce monde dur des Sacrieurs, n'était pas très bien vu, il faut bien le dire. C'est auprès d'elle que j'ai appris à aimer les fleurs et la musique, et comme je suis une fille, ça n'attristât pas trop mon père de me voir embrasser le métier d'alchimiste.
Je vous l'avais dit, une histoire sans intérêt ! Comment ? Vous le voulez vraiment ? Eh bien, entendu, je continuerai donc.
Je me suis contentée de grandir, choyée par des parents aimant, courant pieds nus, me baignant dans les lacs et étangs, ayant plus de chance que la plupart des enfants qui devaient s'endurcir et travailler, pour devenir puissants guerriers et grands artisans. Mes parents m'ont nommée Etoile De Mai , Etoile pour celle qui guide le voyageur, Mai pour ma grand mère car c'était là son nom, une fière Sacrieuse dont beaucoup se souviennent, pour sa sagesse et son courage. Une figure celle ci ! On racontait chez nous, qu'à elle seule,faisant de son corps bouclier, elle repoussât un craqueleur des plaines qui s'était aventuré dans le village. Une pierre montrant sa victoire trône encore à ce jour sur la cheminée de la maison familiale.
Comme vous le voyez, pas de sang, pas de larme, juste un bonheur choquant.
Lorsque j'eu 15 ans, mon père, gravement, devant ma mère en pleurs, me dit qu'il fallait à présent que je prenne mon envol, que j'aille visiter le vaste monde, et vivre ma vie en lui faisant honneur. C'était bien gentil, mais je n'avais aucune envie de quitter le cocon ! Mais en même temps, je rêvais d'aventures.
Je pris donc un sac, quelques affaires, quelques vivres et je partis sur les chemins. Mon but était la Cité Blanche, Bonta, dont j'avais entendu parler, je voulais voir les anges ! De la baie à la cité, le chemin ne fut guère perilleux. Eh non ! pas de grands combats, pas de glorieuses victoires ! Désolée de vous décevoir. J'arrivais au matin du 18ème jour devant les portes, gardées par les miliciens. Autrefois, plus qu'aujourd'hui, de vaillants guerriers Brakmarien n'hésitaient pas à venir se confronter jusque dans les rues claires, et la milice avait fort à faire. Je me croyais appelée alors, ma foi était grande, et le bien depuis toujours m'attirait, c'était décidé, je serais un ange, moi aussi.
Je passais les épreuves, me battis le coeur vaillant, défendant ma cité, attaquant l'"ennemi". Nous étions soudés, nous étions frères, en ce temps là ..... en ce temps là ..
Pardonnez moi, cette époque fut heureuse, malgré la perte de nombreux amis..... Avez vous visité le cimetière ? Non ? Vous devriez, prenez garde aux chafers toutefois, ils peuvent être dangereux, vous y verrez les tombes des plus grands guerriers que la terre des Douze ait porté. Je pense qu'il doit en être de même à Brakmar.
J'appartenais à une Guilde alors, je n'étais pas seule, j'avais des amis, des alliés. Le temps passait, de combats en combats. Il y avait toujours quelques ressources à trouver, quelques monstres à tuer, quelques guerres à mener. Le temps passait.
Et puis un beau jour, je ne sais pourquoi, je suis rentrée d'une bataille et la porte était fermée. Je n'avais plus de maison, plus de foyer, plus rien. J'en fus ulcérée bien sur et me jurais que plus jamais, plus jamais je n'irai offrir mes armes à quiconque.
Je continuais ma route, solitaire cette fois, continuant pour moi les combats menés pour autrui. Souvent, croisant un aventurier sans expérience, je lui offrais mon aide, et celle de mon épée. Rarement je reçu de remerciement, ainsi sont les moeurs de nos jours, on prend sans jamais donner, sans rien partager. Je deviens plus ferme, plus forte aussi, mais jamais je n'ai refusé mon aide à qui que ce soit, sans rien attendre en retour.
Je me souviens, c'est un jour de flovor, qu'errant dans Astrub, pleine de ressentiment contre une dernière ingratitude, que je vis, devant la porte d'une maison banale, une jeune femme étrangement vêtue. Elle était disciple mercenaire, me dit elle et ses yeux en disant cela brillait de fierté. Je me renseignais, ayant toujours cru que c'était une légende, et fus conquise.
J'entrais et sur un des poteaux, où déjà plusieurs parchemins était cloué, j'ajoutais le mien, pour demander mon intégration.
Il fallait renier ses ailes, être neutre, et bien soit ! Les guerres n'avaient plus d'attrait pour moi depuis longtemps, j'avais compris que d'un coté comme de l'autre, on trouvait du bon et du mauvais. Les mercenaires ne prenaient pas partie, ils servaient les autres en se servant eux même, c'était très bien pour moi, c'était même parfait.
Et voilà pourquoi, ami, vous êtes là, à m'écouter parler, durant la permanence, négligeant les clients.
Jeune Iop ? Puis je te renseigner ?
Ven 3 Avr - 0:38
